Alors que les scientifiques observent avec attention l'intensification des tempêtes solaires qui devraient atteindre leur apogée début 2025, un nouveau trio montréalais adopte ce phénomène comme nom et source d'inspiration. Le groupe montréalais Tempête Solaire réunit trois vétérans de la scène expérimentale : Eric Quach (thisquietarmy) à la basse 8 cordes, Eric Craven (Silver Mt. Zion) à la batterie et Elyze Venne-Deshaies (Ensemble déplacer d'l'air) au saxophone. Trois objets célestes en conjonction donc, pour étudier un message d’erreur E3 qui pourrait apparaître sur nos appareils électroniques en cas de blocage, d'une erreur de câblage, d'un circuit imprimé défectueux, ou d'un déclenchement des dispositifs de sécurité causé par un incendie des fils de télécommunication.
À l'image des nuages magnétiques, ces structures émises par le Soleil lors d'éruptions violentes qui se propagent dans le système solaire à des vitesses supersoniques, le trio joue autour du thème de l'intensification des champs magnétiques pour réunir des couples de contraires : drone rock nonchalant et rythme dansant accrocheur, héritage free jazz et touche électronique futuriste, noirceur post-rock et groove irrésistiblement coloré, activités humaines spatiales de géo-positionnement par satellite et instruments électroniques bricolés humblement.
Dans la lignée du groupe anarcho-mystico free rock de New-York Sunwatchers et du groupe psychédélique de space jazz apocalyptique de Londres The Comet is Coming, Tempête Solaire explore les zones d'interférence entre musique improvisée qui invite à la réflexion et structures rythmiques hypnotiques qui invitent à la danse. L’ensemble des trois morceaux explore une éruption sonore saturée, où le monde moderne vacille sous les secousses du Soleil. Circuits en surchauffe, câblages brûlés, fragilité technologique. Leur premier EP agit finalement comme un premier rapport d'observation prometteur d'un futur dysfonctionnement.
Photo de couverture : Lancement de l'EP à L'Escogriffe le 21 décembre (crédit : Mathieu Robillard)